Transat 650: bientôt le grand saut

Orca en direct de Saint Quay Portrieux

Le grand saut c'est le départ de la deuxième étape. Départ de Funchal (Madère) direction Salvador de Bahia (Brésil). C'est la vraie traversée de l'Atlantique!!!

En effet, la première étape, qui n'est pas qu'une partie de plaisir ni une formalité quand même, sert de "tour de chauffe" pour les marins. Des petites (ou moins petites) choses qui cassent, peut être les dernières modifications ou améliorations nécessaires que l'on remarque, etc...... Et surtout, le skipper se plonge dans la réalité de l'aventure à laquelle il rêve et travaille depuis plusieurs années!!!

Pendant cette escale, le programme doit être chargé: réparations-bricolages, nettoyage et rangement des bateaux; Repos, tourisme et à nouveau concentration pour les skippers; préparation de la météo au moins pour les premiers jours de mer, avitaillement, dernières vérifications, etc... Sans oublier de profiter de l'instant à fond.

La deuxième étape les conduira donc au Brésil. Entre temps, ils seront passés près ou au travers l'archipel de Madère, les Canaries et les iles du cap Vert. Les questions sont toujours les mêmes selon les conditions météo:

- Faut-il passer à travers pour faire route directe, mais au risque de trouver des vents très variables en force et direction? En effet, les iles perturbent énormément le vent. Le risque est de perdre du temps si on se retrouve dans une zone sans vent, mais aussi de se fatiguer à sans cesse régler le bateau et donc de ne pas dormir. Sans compter le danger potentiel d'être près de côtes en cas de casse.

-Faut-il passer à l'extérieur? mais de quel côté? Là, on peut allonger la route, donc perdre aussi du temps. Et puis, pour trouver du vent "propre", il faut parfois aller très loin au large car certaines iles très hautes influent sur le vent sur des distances très longues.

Alors toujours les mêmes questions, et toujours autant de mal à trouver la bonne réponse!! mais existe-t-elle vraiment? C'est celui qui gagne du terrain sur les autres qui pourra dire qu'il a choisi la meilleur solution. Mais il ne le sait qu'après!!

Alors imaginez, seul sur un bateau de 6m50, sans trop savoir où sont les petits camarades, en ayant des informations météos très minimales, avec la fatigue qui pointe son nez, le marin doit prendre une décision, s'y tenir (pour n'avoir aucun regret) et attendre l'arrivée au Brésil pour savoir si il a eu raison!!!! Le côté psychologique est mis à rude épreuve.

Ce côté psychologique est également très important pour le passage de l'équateur et surtout du "pot au noir".

Cette zone est très connue car elle est entre les deux courants de vents dits "alizés" du nord et du sud. Et le vent y est très perturbé (souvent il y en a très peu ou pas du tout) et il y a une succession de grains pouvant être très violents.

Il faut donc éviter cette grosse zone qui n'est jamais à la même place, il faut choisir d'aller ou non chercher le vent sous ou près des grains, au risque de casser du matériel, etc....

Ensuite, c'est "la glissade" vers le Brésil: fatigue du skipper et du matériel peuvent occasionner des figures acrobatiques, au risque de plus grosses casses. Il faut donc, au bout de deux semaines éprouvantes, continuer à être très concentré pour prendre les bonnes décisions. Et ça va durer encore une semaine environ!!!!

Au final, on peut dire que celui qui gagne à Salvador est le marin qui aura été le mieux préparé à tous les niveaux: bateau, sommeil, analyse météo, prise de décision tactique et stratégique, et capacité à être dans la course tout le temps, là où d'autres peuvent se "ramollir" de temps en temps (il n'est certainement pas facile du tout de ne pas se ramollir!!!). Il n'y aura, je pense, pas de hasard dans le classement à l'arrivée!!!

Mais tous les skippers qui arriveront de l'autre côté auront gagner, de toute façon!!!!

Alors, départ le 6 Octobre pour cette étape très passionnante!!!!! Et bonne nav' à tous!!! Ca donne envie d'y être!!!