Après une annulation de la course en 2007, nous sommes enfin allé viré ce fameux "caillou" surmonté d'un phare au sud de l'Irlande. Avec du bon, voir du très bon, et du moins bon. Voici le récit de notre course, raconté par mon skipper.

"Après le prologue le Samedi 13 Juin, nous prenons le départ le Dimanche 14 à Midi. Un départ en milieu de ligne, prudent, mais qui nous permet de bien gérer les variations de vent pendant toute la sortie de la baie de Douarnenez. A la sortie, nous sommes classés 3ème!!

Nous devons ensuite remonter vers le chenal du Four, entre L'archipel de Ouessant et Molène, et la côte. Nous nous maintenons dans le groupe de tête au grés de bords plus ou moins bien négociés et des forts courants de marée qu'il y a dans le coin. Nous sortons 8ème du chenal.

Jusque là, la course est plaisante, dans des petits airs mais suffisants pour avancer et jouer avec les camarades. Le vent faiblit petit à petit avec la tombée de la nuit et au fur et à mesure que l'on s'éloigne de la côte. Nous décidons de jouer jusqu'au bout avec les courants en tirant un bord vers la cote. Ensuite, une période sans vent voit tous les bateaux s'arréter. Aidés par les courants de marée de la Manche, et au gré d'un souffle d'air d'Est-Sud Est, nous redémarrons un peu en milieu de nuit. Nous nous appercevrons que nous sommes peu nombreux à en profiter grâce à notre placement plus prés de la côte. Dans la nuit, nous sommes 1er!!!

Ensuite, un long bord nous mène au phare de Wolf Rock, au Sud Ouest de la pointe anglaise. Là, les choses se gatent un peu. En effet, la direction du vent (et donc l'angle avec lequel nous le recevons) nous est défavorable, car une voile importante pour cette allure nous manque (le code 5 pour les spécialistes!!) . Nous perdons alors petit à petit des places sur les autres concurrents possédant cette voile, mais nous ne sommes pas décrochés. Nous passons le phare entre la 11ème et la 16ème position, mais au contact des autres. Ce passage du phare est un grand moment pour les yeux, avec une belle lumière, un beau phare, et les bateaux les uns derrière les autres!

Maintenant, cap sur le Fastnet, un gros morceau de la course. Dans la nuit, au gré des virements de bords pour suivre les variations du vent, pour se placer plus à l'Ouest et pour rester au contact du paquet, nous remontons jusqu'à la 7ème place. Pour se stabiliser dans les 10èmes une bonne partie de la journée suivante.

Petit à petit, le vent tourne vers le Sud-Sud-Ouest, avant le coup de vent prévu. Et nous nous retrouvons dans la même situation qu'avant Wolf Rock: il nous manque toujours la même voile. S'ajoute ensuite un retard dans le changement d'une voile d'avant (passer de Génois à Solent) et nous perdons encore quelques places. Le coup de vent commence à pointer le bout de son nez. C'est entre 22h et 00h que nous ressentons le plus cette perte de terrain.

Lors du coup de vent, notre choix est de rester prudent pour préserver le matériel. Plusieurs petites pièces ayant déjà cassé, et étant conscients qu'avec le peu de moyens que nous possédions cette saison, le bateau était très peu préparé, nous voulons avant tout finir la course. Nous perdons alors du terrain sur ceux qui "attaquent" dans ces conditions difficiles.

Nous passons alors le Fastnet à 3h30, par 25 à 30 noeuds de vent (des bateaux accompagnateurs ont relevé jusqu'à 38 Noeuds), et avec une grosse pluie qui nous suivra une petite dixaine d'heures. Autant dire que nous ne voyons pas grand chose du caillou, si ce n'est sont phare, et que nous devinons une mer bien formée. Un passage assez "mythique" digne de sa réputation même si ce n'était pas "dantesque".

Toute la descente retour vers la Bretagne se fait sous Spi, sur la route directe. Nous nous maintenons à notre place. En arrivant sur la pointe Bretagne, nous tirons un bord vers Ouessant, ce qui nous coûte certainement quelques places sur les concurrent ayant continué leur bord vers le Sud Est.

Enfin, nous arrivons en milieu de nuit à Douarnenez, à la 26ème place.

En conclusions, nous pouvons dire "on l'a fait", on a fait des bonnes choses, des moins bonnes, et surtout, le manque de moyens et donc de matériel au top (les voiles ont trois saisons de courses là où les certains ont des voiles neuves à chaque saison), le manque de préparation par cette année difficile sur plusieurs points, font que nous sommes certainement à notre place tout en ayant démontré un très bon potentiel.

La suite des évènements n'est pas définie, mais la saison s'arrète maintenant pour ORCA.

Nous vous tiendrons informé de la suite des projets dès que possible."

Retour sur le Mini Fastnet

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